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NOCTURNAL DEPRESSION LYRICS

1. Elégie


Each night I dream about my own death and yours


2. L'isolement


Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !


3. Acédie


Un vent souleve les epaves
De mon esprit ahuri
Et mes pensees deviennent esclaves
D’une soudaine melancolie

Comme un espoir qu’on avilit
Comme une plainte, comme un bruit
Qui me transperce, m’etourdie
Qui me renverse et m’envahit

Je bois le flot de mes envies
Puis les recrache, les vomis
Sur le cimetiere ou je languis
Comme un cadavre sans logis

J’abrege l’enfer de ma vie
Ce soir encore, cette nuit
J’entends toujours cette melodie
Comme une sirene en furie
J’ecoute encore la litanie
De mon silence et mon ennui

Je sens les blessures de mon corps
Qui se propagent comme une onde
Autour de moi comme une ronde
Toujours plus fort…

Elle est ma mort, elle est ma vie
Fait mon plaisir et mon ennui
Elle me reclame, elle me poursuit
Comme une femme qu’on trahie
Elle me condamne et me ravi
Brule mon ame, mon elegie

Verse une larme, o mon ami
Sur le drame de ma vie:
Je me condamne a l’acedie
Je la chante comme je la crie
Mon elegie


4. Méditation grisâtre


Sous le ciel pluvieux noye de brumes sales
Devant l’Ocean bleme, assis sur un ilot
Seul, loin de tout, je songe au clapotis du flot
Dans le concert hurlant des mourantes rafales

Criniere echevelee ainsi que des cavales
Les vagues se tordant arrivent au galop
Et croulent a mes pieds avec de longs sanglots
Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales

Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer
Rien que l’affolement des vents balayant l’air
Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne

Je reste la, perdu dans l’horizon lointain,
Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,
Et que le Temps n’aura jamais... jamais de fin


5. Un immense désespoir


Un immense désespoir
Noir
M’atteint
Désormais, je ne pourrais
M’égayer au rose et frais
Matin.

Et je tombe dans un trou
Fou,
Pourquoi
Tout ce que j’ai fait d’efforts
Dans l’Idéal m’a mis hors
La Loi ?

Satan, lorsque tu tombas
Bas,
Au moins
Tu payais tes voeux cruels,
Ton crime avait d’immortels
Témoins.

Moi, je n’ai jamais troublé,
Blé,
L’espoir
Que tu donnes aux semeurs
Cependant, puni, je meurs
Ce soir.

J’ai fait à quelque animal
Mal
Avec
Une badine en chemin,
Il se vengera demain
Du bec.

Il me crèvera les yeux
Mieux
Que vous
Avec l’épingle à chapeau
Femmes, au contact de peau
Si doux.


6. Remords posthume


Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir

Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira: "Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts?"
Et le ver rongera ta peau comme un remords.


7. Spleen Black Metal


J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
un gros meuble à tiroirs encombré de bilans

cache moins de secrets que mon triste cerveau
c'est une pyramide, un immense caveau
qui contient plus de morts que la fosse commune
je suis un cimetière abhorré de la lune,
où comme des remords se traînent de longs vers
qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers

je suis un vieux boudoir plein des roses fanées
où gît tout un fouillis de modes surannées

rien n'égale en longueur les boiteuses journées
quand sous les lourds flacons des neigeuses années
l'ennui fruit de la morne incuriosité
prend les proportions de l'immortalité
désormais tu n'es plus ô matière vivante

oublié sur la carte et dont l'humeur farouche
ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche



Lord Lokhraed: vocals, guitars
Avskrius: guitars (lead)
Krahne: bass
Morkhod: drums


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