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CELESTE LYRICS

1. Ces Belles de Rêve aux Verres Embués


Tout en surplombant ce gouffre qui nous sépare
Nos bouches creusées, desséchées
Sur ces remparts tu ronges tes ongles inlassablement
Dégoûtée par nos voeux
Écoeurée par ces vieilles chansons
Comment avons nous atteint de tels sommets de mépris
Au point de tout renier et de tout détruire à tout prix
Tu fermes les yeux feignant des regrets
Sans voir que nous vivons
Comme dealer et prospect

Il n'y a pas de victoire au bout de cette ligne de conduite
Mais de la déraison
Et un manque évident de passion
Elles vous ont tué ces belles de rêve aux verres
Ils vous ont massacrés ces mâles de cauchemar
Elles vous ont tué ces belles aux verres embués
Ils vous ont massacrés ces mâles, ces viandards
Faites place au règle animal, aux moeurs de bâtards
Faites place au rêve animal, aux moeurs de pouffiasses

À une procession de chimères
Qui s'installent et s'attellent

Pour une opération à ciel ouvert
Où crèvent nos rêves
Où s'asphyxie l'envie
Où l'amertume tue toute vertu
Jusqu'au creux de nos nids


2. Les Mains Brisées comme Leurs Souvenirs


Sans fil et faibles
À quoi bon les recueillir
T'en feras rien de mieux que des reliques patinées
Avides d'oisiveté et de pouvoir
À quoi bon récupérer collectionner
Et chérir tant d'étoiles éteintes
Échouées pour de bon sur ces il(e)s à l'état de carcasses rouillées
Grisées aigries et maintes fois salies

Elles grattaient la terre
Malgré des ongles rongés et cassés
Les doigts ensanglantés
Les mains brisées comme leur souvenir à vomir;
Les jambes serrées mais frêles et fragiles
Comme des brindilles
Leur insouciance enterrée comme un soldat
En temps de guerre
En temps de guerre
En temps de guerre
Mais tu restes là hagarde ou morte
Et fin prête
Et fin prête
Et fin prête
Pour ton bourreau
Pour ton bourreau
Pour ton bourreau

Mais tu restes là
Hagarde ou morte
Résignée
Mais tu restes là
Hagarde ou morte
Endormie

Tu danses une valse des tréfonds
Un cours de danse moribond
Tes cicatrices comme trophées
Que je compte un jour toutes soigner
Tu danses une valse des tréfonds
Un cours de danse moribond


3. Il y a Biens des Porcs que ça Ferait Bander de T'étouffer


Respire
Respire encore
Il y a bien des porcs
Que ça ferait bander de t'étouffer
Il veut que tu saches
Que tu comprennes
Qu'il n'y a pas d'amour
Et que tu mérites sa haine
Sage et docile
Tu panses tes plaies
Et ferme tes yeux

Certaine de mériter ta peine

Pour des promesses de foire aux fins pathétiques
Que tu te fais bonder et dresser
Trop de promesses de femmes à un alcoolique
T'auras beau prier ou supplier
Pour toi
Tout est fini
Bien trop de fois
Tu l'as défendu à tout prix
Abandonnée jusqu'au bout
Au beau milieu des tranchées
Délaissée jusqu'au bout
Le crâne ouvert sur le plancher


4. En Troupeau des Louves en Trompe l'Oeil des Agneaux


Forte de sentir enfin tout revenir
Comme des nouveaux parfums à définir

Derrière ces fadaises
Traînent au pas
Au moindre revers
Toutes ces chimères
Fallacieuses et malheureuses
Qui sont ces vipères
En troupeau des louves, en trompe l'oeil des agneaux
Qui sont ces chimères
En troupeau des moutons, en trompe l'oeil des agneaux

Qui s'abreuvent toutes à la même marre
Et s'enlisent dans les mêmes marécages
Qui s'abreuvent toutes à la même auge
Et meurent sur les mêmes pâturages
Et flairent le parfum de leurs propres cadavres

En proies au forfait
Elles plient les genoux
Et s'affairent
Leurs figures s'affichent et s'écrasent
Sur du papier de verre
Glacé(e) est la chute
Lorsqu'elles retrouvent
Leurs repères à terre

Perdues et esseulées

À quoi servent ces poupées amnésiques
Ce parterre de limaces
Ces mégères pathétiques

Ces anciennes têtes blondes
Qui s'inclinent une à une
Dans le triste espoir d'être un jour à la une
Aveuglées par l'attente d'une romance érotique
Frustrées par la déchéance d'une issue famélique
Elles rongent leurs rêves déçues d'être abandonnées
Elles plongent ainsi définitivement de l'autre côté
Rongées par la frustration
Blessées de n'avoir jamais compté pour de bon


5. (S)




6. Un Miroir pur qui te Rend Misérable


Elles couraient dans les cours d'écoles
Et irradiaient nos rêves
D'un sourire impalpable
Elles partageaient leurs craintes et leurs peurs
Et s'abandonnaient
Adossées à leurs cartables
Insouciantes et adorables
Un miroir pur qui te rend misérable
Elles se réfugiaient dans leurs bras
Toutes penaudes mais effrayées car
On les a jetées
Contre un mur
Une à une comme des compagnons d'infortune
Où est passée la magie
Seraient-ce ces chevaliers qui cloués au lit
Nous dérobent et rossent
Nos enfants tant aimées et propagent
Cette torpeur aveuglée

C'était pourtant de l'or
C'était pourtant de l'or

C'était pourtant bien de l'or qui coulait
Au bout de leurs doigts
Mais c'est de l'encre qui gît dès lors
Au creux au fond de leurs reins
Mais c'est de l'or qui gît dès lors
Qui brille encore
Et c'est leur corps qui gît encore
Au fond au creux de cette marre.
C'était pourtant bien de l'or qui coulait
Au bout de leurs doigts
Mais c'est de l'encre qui gît dès lors
Au creux au fond de leurs reins
Mais c'est de l'or qui gît dès lors
Qui brille encore
Et c'est leur corps qui gît encore
Au fond au creux de cette marre.


7. De Sorte que Plus Jamais un Instant ne Soit Magique


Lovées sur les repères branlants
De leurs vieux rêves
Fanées
Faites au gré de nos vices
Abreuvées par nos supplices
Et nos couronnes
De célébration

Elles saignaient à douze ans
Elles sont mortes à vingt ans
Elles souffraient à quinze ans
Elles sont mortes à vingt ans
Flouées par des images
Toujours plus pathétiques
Abusées par des promesses
Qui se voulaient angéliques
Détruisez votre corps
Fuyez vos passions
Brûlez votre âme
Embrassez vos démons
De sorte que plus jamais un instant ne soit magique
Détruisez votre corps
Fuyez vos passions
Brûlez votre âme
Entrez dans cette prison
Toutes mortes
À jamais sans force
À jamais dénudées
Et piégées
Sans espoir
De se relever
D'une histoire maudite

Mortes-nées
Ces gazelles
Malmenées
Serrées à la gorge ou saignées au couteau
Mortes-nées
Nos pucelles
Violentées à la lueur d'un réverbère
Brisées à en vouloir être une autre
Calcinées
Vous ferez face à la mort ou goûterez à nouveau
À ces accès de frustration
Qui te feraient oublier jusqu'à ton propre nom
Vous êtes condamnées
Au bagne
Au beau milieu des dépravés
Mortes
Unes à unes
Vous êtes mortes
Unes à unes
D'une respiration fatale
À la recherche d'un idéal

Cherchant
À vous dépêtrer
De cette merde



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